Un chef d’entreprise cheval

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Qu’est ce qu’un chef (ou dirigeant) d’exploitation de la filière cheval

28 Novembre 2019 | Webconferences IFCE | Emilie Yvart

Qu’est ce qu’un.e chef.fe (ou dirigeant.e) d’exploitation d’une structure équine ?

Durant cette web-conférence, notre conseillère spécialisée dans la filière équine revient sur ce qu’est un chef ou une cheffe d’exploitation. Elle reviendra sur les rôles des dirigeants et dirigeantes des entreprises équines : centre équestre, haras, écuries, etc.

Un.e chef.fe d’entreprise parfait.e n’existe pas ou nous ne l’avons pas encore trouvé.e. Cependant, travaillant exclusivement avec des dirigeants et des dirigeantes de structures équestres, nous connaissons leurs missions en tant que responsables d’exploitation et tous les devoirs qui leurs incombent… Cette web-conférence sera l’occasion de vous montrer les différentes casquettes d’un chef d’exploitation ou d’une cheffe d’exploitation.

L’objectif est de vous aider à mieux comprendre le rôle d’un.e chef.fe d’exploitation ou d’un.e dirigeant.e de structure équestre et de vous donner des pistes pour vous aider à être meilleur, dans l’intérêt de votre vie professionnelle et également de votre vie personnelle. Votre mission si vous l’acceptez…. Vous écouter le replay à cette web-conférence proposée en exclusivité par EQUICER pour l’IFCE. Vous pouvez aussi retrouver la fiche pratique sur le site de l’IFCE.

Les rôles du dirigeant d’exploitation

Les chef d’entreprise parfait n’existe pas, tout comme il n’existe pas de cheval parfait. Le cheval devient parfait selon vous, lorsqu’il répond entièrement à vos attentes et vos besoins. Pour cela, le cheval doit être travaillé pour donner le meilleur de lui même. Pour cela, il aura besoin de l’aide de personnes extérieurs comme le maréchal ferrant, le vétérinaire et le cavalier. En revanche, il y a tout même la génétique du cheval qui aide. On dit parfois qu’une personne est né pour être chef d’entreprise. Ce n’est toutefois pas à prendre au premier degrés. Mais cela lui permet d’avoir des compétence naturelle qui lui permet d’être meilleur chef d’entreprise qu’un autre. Toutefois, cela reste subjectif.

Définition d’un chef d’entreprise dans la filière équine

Après avoir interrogé plusieurs personnes, il ressort que qu’il s’agit d’une personne « entière », passionnée, prêt à de nombreux sacrifices, pas très porté sur l’administratif et qui préfèrerai être à cheval.

Quels sont les rôles du dirigeant ?

Hier

Le dirigeant passait 50% de son temps pour la production de son entreprise, c’est-à-dire entraîner les chevaux, enseigner, élever. Il passait beaucoup de temps avec les animaux. Les ressources humaines, la gestion de l’entreprise et l’aspect commercial et relationnel occupaient le reste du temps, à parts égales.

Aujourd’hui

Le dirigeant d’aujourd’hui a les mêmes fonctions que celui d’hier, mais les 4 rôles occupent un temps équivalent. Aucune de ces 4 fonctions ne doit être négligée pour que l’entreprise fonctionne. Bien sur, si vous n’avez pas de salarié, il y a un rôle en moins.

Demain

Les rôles évoluent très rapidement comme dans d’autres métiers. Un chef d’entreprise doit être capable de gérer :

  • La production : il doit être reconnu dans son domaine et avoir des résultats en compétition (courses, concours…).
  • La gestion des ressources humaines : en travaillant avec des êtres vivants, la main d’œuvre est obligatoire dans n’importe quel projet et c’est souvent un poste très important dans l’entreprise équestre.
  • La gestion économique et administrative : pour avoir une vision claire et précise de l’entreprise en analysant au moins une fois par an les chiffres comptables.
  • La partie commerciale et relationnelle, que ce soit avec les clients et les fournisseurs : le client est la clé de réussite de l’entreprise et il faut travailler en confiance avec les fournisseurs.
  • S’ajoutent 2 nouveaux rôles : stratégie et innovation.

Chaque dirigeant doit créer sa propre stratégie. L’objectif est de rendre l’entreprise ou l’écurie la plus compétente possible sur le marché, c’est-à-dire être meilleur entraîneur que son voisin, meilleur éleveur que le haras voisin. Le chef d’entreprise doit mettre en évidence son avantage concurrentiel soit par des prix attractifs tout en respectant son prix de revient, soit en mettant en valeur ses infrastructures ou bien en proposant de nouvelles prestations. Il faut lister les objectifs, la finalité et les actions à mettre en place pour y arriver, y compris les ressources nécessaires (main d’œuvre supplémentaire, achat de foncier…).

Exemple de dirigeant

Par exemple, le dirigeant d’une entreprise veut mettre en place la stratégie suivante :

  • Objectifs : passer moins de temps sur les tâches peu intéressantes et plus de temps à coacher ses cavaliers pour les aider à évoluer en compétition, car la prestation est mieux valorisée. Le chef d’exploitation souhaite aussi améliorer le bien-être animal des chevaux, faire des économies et dégager du temps pour sa famille.
  • Finalité : être plus rentable en passant moins de temps et en respectant le bien-être des chevaux et des cavaliers.
  • Actions : mise en place d’une écurie active qui remplit l’objectif de gain de temps et d’économie, recherche de sponsors pour l’équipe de compétition.

L’innovation n’est pas forcément matérielle, cela peut être une nouvelle discipline, une nouvelle méthode d’entraînement ou encore la création d’un outil pour favoriser la vente des prestations et/ou des chevaux.

Un dirigeant est une personne « multi casquette » qui doit élargir ses connaissances dans tous les domaines d’activités de l’entreprise, que ce soit l’aspect administratif, commercial, financier ou technique.

Les responsabilités du dirigeant

Le dirigeant est responsable d’un point de vue moral, juridique et financier. C’est le représentant légal de la structure.

D’un point de vue réglementaire, il doit connaître les règles, être en accord avec les lois et cela se complexifie lorsqu’il a des salariés.

Il doit aussi respecter les règles fiscales en matière de facturation, de déclaration de TVA… et être bon techniquement, dans la gestion des animaux notamment.

Les risques inhérents au statut de dirigeant

La rémunération est variable et va dépendre de la taille de l’entreprise, du chiffre d’affaires… Contrairement à un statut de salarié, le dirigeant n’est pas sûr d’obtenir une rémunération ou d’effectuer des prélèvements privés.

Les frontières entre la vie privée et la vie professionnelle sont parfois minces. Il est tout de même nécessaire pour le dirigeant de se « déconnecter » de l’entreprise pour pouvoir prendre du recul et mieux appréhender le fonctionnement général de sa structure.

Le relationnel peut parfois être difficile avec les salariés car le dirigeant attend d’eux le même investissement que lui. Cette gestion des ressources humaines peut parfois mettre en péril l’entreprise. Le chef d’exploitation n’est souvent pas formé pour être manager. Certaines qualités sont innées mais les autres s’acquièrent. De nombreux organismes de formation accompagnent les responsables dans ce domaine.

Il peut aussi y avoir une frustration de ne plus avoir le temps de pratiquer le métier d’origine et de monter à cheval rarement.

Des difficultés peuvent apparaître lorsqu’il y a plusieurs dirigeants associés et que la répartition des tâches est mal faite ou bien lorsqu’il y a des problèmes de communication ou des envies différentes. Dès l’apparition des conflits, il ne faut pas hésiter à avoir recours à une médiation, un coach ou un consultant. Cela peut désamorcer les conflits et sauver la société.

Comment s’améliorer ?

Certaines compétences peuvent être naturelles, comme la curiosité pour tous les domaines ou l’autorité, que ce soit avec les salariés, les fournisseurs et les clients. Il faut respecter les autres, savoir écouter et bien communiquer. En plus de cela, il faut être un homme de cheval et être bon pédagogue.

Certaines compétences doivent être quotidiennes, comme une bonne organisation et l’utilisation de bons outils (un logiciel par exemple). Il ne faut pas hésiter à se faire aider par son entourage ou un professionnel.

Il faut apprendre à gérer son temps et celui de ses salariés, à bien répartir les tâches selon les compétences et les affinités pour qu’elles soient mieux réalisées et plus vite. Le respect des salariés est essentiel pour qu’ils soient eux-mêmes motivés et investis dans l’entreprise. Il ne faut pas hésiter à organiser des réunions quotidiennes, hebdomadaires ou mensuelles selon les besoins de chaque équipe.

Enfin, le respect des chevaux est essentiel en cette période où le bien-être animal est au coeur des préoccupations sociétales. Il est important d’échanger avec ses clients si quelque chose les dérange.

Lors de son installation, certaines compétences doivent être acquises, comme les compétences inhérentes à l’entretien du cheval et tous les autres aspects, comme la réglementation des compétitions, de l’enseignement…

La compréhension d’un compte de résultat et d’un bilan est essentielle. Il est important de s’entourer d’experts, si besoin, pour prendre du recul et partager, que ce soit avec un avocat ou un comptable par exemple. Lors d’investissements qui engagent l’entreprise sur le long terme, il est indispensable d’être accompagné.

Ce qu’il faut retenir

Lors d’un projet d’installation, il faut prendre le temps d’écrire son projet et de se former.

Le chef d’entreprise doit prendre le temps de continuer à se former, de réfléchir à sa stratégie et à sa mise en place.

Il ne faut pas hésiter à se faire entourer par des professionnels et déléguer certaines tâches.

Et ne pas oublier qu’il y a une vie en dehors de son entreprise. N’hésitez pas à vous faire accompagner par nos conseillers Equicer.

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