EQUICER Infos n°33 : loi de finances 2024 et filière équine
Impacts de la loi de finances 2024 sur la filière équine en France
La loi de finances pour 2024 a été promulguée le 29 décembre 2023 et publiée au Journal officiel du 30 décembre 2023. Voici quelques mesures phares qui impactent la filière équine.
Exonération des plus-values article 151 septies pour les activités agricoles
L’article 151 septies du CGI permet une exonération des plus-values professionnelles des exploitants agricoles relevant de l’impôt sur le revenu (IR), sous réserve du respect de deux conditions :
- l’activité doit avoir été exercée depuis au moins cinq ans ;
- le cédant réalise un montant de recettes qui n’excèdent pas certaines limites.
Actuellement, l’exonération est totale jusqu’à 250 000 € HT et partielle entre 250 000 et 350 000 € HT. Un relèvement des limites de 250 000 € HT à 350 000 € HT pour le bénéfice de l’exonération totale et de 350 000 € HT à 450 000 € HT pour le bénéfice de l’exonération partielle a été voté uniquement pour les entreprises ayant une activité agricole.
Ainsi, pour les activités commerciales, le seuil reste à 250 000 € HT pour une exonération totale et 350 000 € HT pour une exonération partielle.
Cette revalorisation s’applique alors pour les cessions réalisées à compter du 1er janvier 2023.
Pour les éleveurs sans sol et les propriétaires non entraîneurs relevant des BNC professionnels, le seuil d’exonération reste alors à 90 000 € HT pour une exonération totale, et 126 000 € HT pour une exonération partielle.
POINT DE VIGILANCE. Il convient de raisonner en date de cession du bien (à compter du 01/01/2023) et non pas en date de clôture.
Revalorisation du seuil Micro-BA à 120 000 € pour 2024 et 2025
En 2023, le régime du micro-BA s’appliquait aux exploitants agricoles dont la moyenne des recettes hors taxe des trois années civiles précédentes (soit 2020, 2021 et 2022) n’excédait pas 91 900 €. Ce seuil est actualisé tous les trois ans. Ce seuil de 91 900 € est porté à 120 000 € pour l’application du régime micro-BA en 2024 et 2025.
TVA dans le secteur équin
Deux mesures s’appliquent s’agissant de la TVA dans le secteur équin à compter du 1er janvier 2024.
Nouveaux champs d’application du taux réduit de 5,5 %
L’application du taux réduit de 5,5 % pour :
- l’enseignement et la pratique de l’équitation ;
- les animations et les activités de démonstration aux fins de découverte de l’environnement équestre et de familiarisation avec celui-ci ;
- ainsi que l’accès aux installations sportives destinées à l’utilisation des équidés.
Nous sommes ici en présence de prestations de services. Or, conformément aux dispositions du a) du 1 de l’article 269 du CGI, le fait générateur de la TVA se produit pour les prestations de services, lorsque la prestation est effectuée. Les prestations de services réalisées en 2023 et encaissées en 2024 sont alors soumises au(x) taux de tva de 2023. Seules les prestations réalisées en 2024 et éligibles au taux de 5,5 % seront donc taxées à 5,5 %.
Par contre, aujourd’hui, aucune modification n’est prévue pour les taux de TVA applicables pour les pensions de chevaux. Le taux sur les pensions de chevaux reste donc 20 % pour les pensions. Toutefois, il est toujours de 5,5 % s’il s’agit de reproducteurs.
ATTENTION ! Il faut pour le moment conserver les deux taux de TVA 5,5 % et 20 % pour les pensions concernant des équidés qui utilisent les installations sportives : centres équestres, écuries de pensions/propriétaires, cavaliers…
Nous attendons la publication d’une instruction fiscale qui viendra prochainement apporter des précisions sur l’application de la tva à 5,5 % dans la filière équestre.
TVA sur les véhicules aménagés pour le transport des équidés
La récupération de la TVA devient désormais possible pour l’achat des véhicules aménagés pour le transport des équidés.
En effet, le texte ne distingue pas les catégories de camion : véhicule léger ou poids lourd. Ainsi, 100 % de la TVA peut être récupérée dès lors que nous sommes en présence :
- d’un camion qui transporte des équidés
- et d’un achat depuis le 1er janvier 2024.
Crédit d’impôt pour les congés exploitants
Les exploitants agricoles peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt au titre des dépenses engagées pour leur remplacement pendant leurs congés, par :
- l’emploi direct de salariés
- ou le recours à des personnes mises à disposition par un tiers.
Il y a alors eu plusieurs aménagements pour les dépenses engagées à compter du 01/01/2024 :
- Taux normal du crédit d’impôt porté de 50 % à 60 % ;
- Taux majoré du crédit d’impôt pour les dépenses de remplacement en raison d’une maladie ou d’un accident du travail porté de 60 % à 80 % ;
- Nouveau motif de remplacement éligible au crédit d’impôt au taux de 80 % : formation professionnelle de l’exploitant ;
- Limite annuelle du nombre de jours de remplacement portée de 14 à 17 jours.
L’administration a publié le plafond de la DEP applicable pour l’année 2024
Suite à la loi de finances pour 2023, le plafond de déduction pour épargne de précaution (DEP) est désormais réévalué chaque année. La loi de finance 2024 a réévalué les plafonds de la DEP pour l’IR dû au titre de 2024. La DEP se pratique alors dans la limite de :
Fraction de BA comprise entre : | Déduction dans la limite de : |
---|---|
BA < 32 608 € | Bénéfice |
32 608 € ≤ BA < 60 385 € | 32 608 € + 30 % du bénéfice excédant 60 385 € |
60 385 € ≤ BA < 90 579 € | 40 942 € + 20 % du bénéfice excédant 90 579 € |
90 579 € ≤ BA < 120 771 € | 46 979 € + 10 % du bénéfice excédant 90 579 € |
BA ≥ 120 771 € | 50 000 € |
Pour les GAEC et les EARL relevant de l’IR, ces plafonds sont multipliés par le nombre d’associés, mais toujours dans la limite de quatre.
Le plafond pluriannuel de DEP de 150 000 € reste inchangé (il n’y a donc pas de revalorisation).
Nouveau calendrier pour la facturation électronique
Il y a désormais un nouveau calendrier concernant les obligations de facturation électronique et de transmission des données de transaction et de paiement.
Voici alors les nouvelles dates :
- Obligation de réception des factures électroniques : à compter du 01/09/2026 quelle que soit la taille de l’entreprise
- Obligation d’émission des factures électroniques et de transmission des données :
- à compter du 01/09/2026 pour les grandes entreprises et entreprises de taille intermédiaire ;
- à compter du 01/09/2027 pour les petites et moyennes entreprises (PME) et les microentreprises.
Ces dates pourront, par décret, être reportées de trois mois au plus. Soit selon le cas, le report pourra être au plus tard le 01/12/2026 ou le 01/12/2027.
Micro-entreprises. Entreprises de moins de dix personnes et CA ou total bilan inférieur deux millions d’euros.
PME. Entreprises de moins de 250 personnes et CA inférieur à 50 millions d’euros ou total bilan inférieur à 43 millions d’euros.
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