Observatoire économique 2023
Observatoire économique des activités équines 2023
Nous sommes très heureux de partager avec vous le dernier observatoire de la filière équine réalisé à partir de données comptables des années 2021 et 2022. Il reprend sept activités professionnelles ainsi qu’un zoom sur les centres équestres. L’objectif est de permettre d’apporter des compléments d’analyses en lien avec les implantations sur les territoires et la taille des entreprises.
Introduction
Il y a 15 ans déjà, en 2009, le premier observatoire économique de la filière équine faisait le « grand saut » pour EQUICER, avec un édito qui démarrait comme suit « Exercice périlleux d’établir des références dans le domaine équin… ». C’est toujours une piste semée d’obstacles que de réaliser notre observatoire, avec une filière qui cherche bien souvent des gains de rentabilité parfois difficile à atteindre.
Le monde qui s’ouvre aujourd’hui est un monde en mouvement. Avec des entreprises qui commencent à entrevoir les changements liés aux nouvelles attentes sociétales :
- alimentation saine pour les chevaux,
- bien-être animal,
- conditions d’élevage et de vie des chevaux au plus près du cadre naturel,
- matériaux écologiques,
- respect de l’environnement.
Ces nouveaux modes de vie pour les chevaux et les professionnels auront bien évidemment des effets sur les résultats économiques des entreprises. Et, nous devrons les aider à anticiper et à gérer ces changements.
Observatoire économique des centres équestres
Echantillon total des centres équestres
Avec les mêmes moyens de production sur les deux années observées, le groupe centres équestres voit le montant de ses produits augmenter de 11 000 €. La répartition s’établit comme suit, 60 % en leçons d’équitation et 29 % en pensions, pour les plus gros postes. Les aides PAC représentent à peine 2 000 € en moyenne. De plus, le prix moyen des chevaux vendus est de 4 200 €.
Nous constatons une différence du montant des produits de 17 000 € par ETP entre le quartile supérieur et la moyenne de groupe.
Les charges externes ont augmenté de 6 600 €. Toutefois les charges opérationnelles ont diminué de 2 000 € laissant apparaitre un excédent brut d’exploitation (EBE) de 28 000 €, en baisse de 5 000 € par rapport à 2021. L’EBE est donc en baisse de six points par rapport au total des produits. Il permet alors d’assurer le remboursement des annuités à hauteur de 15 000 € ainsi que les prélèvements privés à un niveau minimum pour l’année 2022. Le taux d’endettement est quand à lui stable et reste à 69 %.
Centres équestres avec un ETP < 1
Les moyens de production, ETP et SAU, sont stables. Toutefois les produits sont en augmentation de 5 000 € entre les deux années. Le pourcentage des leçons d’équitation de 56 % est un peu plus faible que le groupe « échantillon total ». Les charges opérationnelles, dont les achats d’aliments représentent 18 % du total des charges opérationnelles, sont en diminution 3 000 €. Mais cette baisse est gommée dans les comptes d’exploitations par l’augmentation des charges externes. Les postes énergies et autres fournitures augmentent quant à eux de 24 %.
Même si le taux d’endettement reste à 57 %, l’EBE couvre les annuités. Mais, il ne permet pas d’assurer les prélèvements privés. Seul le quartile supérieur enregistre un EBE correct de plus de 24 000 €. Le quartile supérieur assure alors un produit par ETP de plus de 128 000 €, soit le double de la moyenne du groupe. Un travail sur le prix de revient est à préconiser pour aider nos clients à rentabiliser leur activité.
Centres équestres avec un ETP de 1 à 3
Les produits sont en augmentation de 12 000 € par rapport à 2021. Ils sont composés à 63 % de leçons d’équitation et de 26 % de pensions. Avec des charges opérationnelles légèrement en baisse et des charges externes en hausse, l’EBE diminue alors de plus de 3 000 €. Soit une perte de cinq points par rapport à 2021, pour le EBE / Produit.
Ce groupe enregistre un produit par ETP de plus de 67 000 €. L’EBE par ETP dépasse même les 15 000 €, malgré une baisse de 5 % de l’EBE sur produit entre l’année 2022 et 2021.
Les annuités sont couvertes par l’EBE et permettent des prélèvements privés à minima. Les autres dettes et comptes financiers représentent 29 % du total du bilan. Ce qui est la proportion la plus faibles des trois sous-groupes de centres équestres observés. Le bilan a subi peu de variations entre les deux années.
Centres équestres avec un ETP > 3
Ce groupe enregistre la plus forte progression au niveau des produits que les deux autres sous-groupes. Elle représente une augmentation de 13 000 €. Même si le montant des produits par ETP est en dessous des 60 000 €. Il est à noter que le quartile supérieur obtient plus de 26 000 € de produits par ETP de plus que la moyenne de groupe. Le prix moyen par cheval vendu est de 5 800 €.
Les achats d’aliments représentent 30 % des charges opérationnelles. De plus, les charges externes sont en augmentation de 9 000 €. Les postes frais vétérinaires, litières et achats d’aliments ont baissé entre les deux années. L’EBE chute de 17 000 €. Il s’agit du montant le plus bas par ETP des trois sous-groupes observés pour les centres équestres. Le taux de rentabilité EBE sur produits a également chuté de 7 %.
Avec 44 % du bilan composé d’emprunts et 34 % de dettes à court terme, ce groupe dispose alors de seulement de 22 % de capitaux propres.
Observatoire économique des éleveurs de galopeurs
Le groupe totalise un montant de produits de 483 000 €, soit 33 000 € de plus que l’année 2021. Il génère également 120 000 € par ETP, soit 4 000 € de plus que l’année précédente. Les produits sont composés de :
- pensions à hauteur de 38 %,
- ventes de chevaux pour 26 %,
- gains de courses pour 5 %.
Le prix moyen par cheval vendu est de 16 300 €.
Les charges externes sont en forte augmentation. Elles représentent 29 % du total des produits, alors que l’année précédente elle représentaient seulement 19 %. Cet accroissement s’explique par la forte augmentation des travaux par tiers et des postes énergies et fournitures.
Malgré l’augmentation des produits, l’EBE est au même niveau que l’année précédente soit un rapport EBE / Produit de 25 %, contre 26 % pour 2021. Les annuités sont couvertes par l’EBE ainsi que les prélèvements privés, laissant de la place pour de l’autofinancement. Le quartile supérieur enregistre seulement 4 000 € de plus d’EBE par ETP.
Observatoire économique des éleveurs de chevaux de sport
Le groupe des éleveurs de chevaux de sport réalise un montant de produits de plus de 76 000 €. Ils disposent en moyenne de 23 hectares de SAU et 1,3 ETP. Les moyens de production restent identiques à l’année 2021. Les pensions représentent 22 % des produits (17 000 € en moyenne). Quant aux ventes de chevaux elles représentent 26 % des produits (20 000 € en moyenne). Le prix moyen des chevaux vendus est de 10 300 € pour la moyenne du groupe sans grande différence avec le quartile supérieur.
La valorisation des ETP se fait plus fortement sur le quartile supérieur. Elle représente 107 000 € contre 58 000 € pour la moyenne du groupe. Les aides PAC représentent 3 800 € en moyenne par entreprise. Les charges opérationnelles sont en baisse, notamment les frais vétérinaire, les frais d’élevage et les saillies. Les charges externes sont quant à elles en augmentation de 13 000 € entre les deux années.
Seul le quartile supérieur réalise un EBE qui permet d’assurer le remboursement des annuités et les prélèvements privés. La moyenne de groupe ne passe pas la barre des annuités (annuités / EBE : 112 %). La
moyenne de groupe ne dispose pas d’une situation financière confortable même si les capitaux propres représentent 60 % du total du bilan.
Observatoire économique des éleveurs de trotteurs
Les pensions représentent 20 % du total des produits pour ce groupe. De plus, les ventes de chevaux représente 16 % des produits. Le montant total des produits est alors de 248 000 €, en diminution par rapport à 2021. Les ventes de saillies pour l’année 2022 sont de 6 000 €. Toutefois, elles sont à plus de 20 000 € pour le quartile supérieur. Les charges opérationnelles par produit baisse de 7 %. Elles sont composées à 16 % d’achats d’aliments. Les charges externes ont augmenté de près de 20 000 € entre les deux exercices. Elles représentent 33 % des produits, avec notamment une augmentation du poste des travaux par tiers.
L’EBE est en légère augmentation de 4 000 €. Il couvre les annuités à hauteur de 25 000 € ainsi que les prélèvements privés pour 14 000 €. Les éleveurs de trotteurs ont stabilisé les dettes à court terme et le taux d’endettement reste à 60 %. Le quartile supérieur enregistre un EBE de 105 000 € supérieurs à la moyenne du groupe. Ce qui représente alors environ 20 000 € de plus par ETP.
Observatoire économique des entraîneurs publics de galop
Les moyens de production ont très peu varié entre les deux années. Mais les produits ont augmenté de 13 000 €. Les pensions représentent 55 % de ces produits. Les charges opérationnelles représentent 27 % des produits avec :
- aliments pour 20 %,
- litières pour 10 %,
- frais vétérinaires pour 14%.
La part des charges externes du produit augmente de 6 % par rapport à l’exercice précédent. Elles représentent 24 % des produits en 2022. Il y a 28 000 € pour le poste entretien des bâtiments et 45 000 € pour les énergies et autres fournitures.
L’EBE a fortement chuté entre les deux années retenues pour l’observatoire. Il baisse en effet de plus de 32 000 € mais couvre néanmoins les annuités à hauteur de 34 000 €. Il est à noter que le quartile supérieur, bien qu’il réalise un EBE de 96 000 € supérieur à la moyenne, dispose toutefois d’un ratio à l’ETP inférieur à la moyenne du groupe.
Observatoire économique des entraîneurs de trot
Les produits augmentent de 30 000 € avec des moyens de productions stables entre les deux années. Les pensions représentent 23 % et les gains 32 % du montant des produits. Bien que les produits ont plus que doublé pour le quartile supérieur, le ratio à l’ETP n’est que de 18 000 € supérieur à la moyenne du groupe.
Les charges opérationnelles par rapport au produit sont de 28 % en 2022, contre 34 % en 2021.
Les charges externes ont augmenté par rapport aux produits de 3 %. Nous constatons une augmentation de l’EBE de 7 000 € entre les deux années. Toutefois, le rapport EBE / Produits est stabilisé à 23 %. Le taux d’endettement est en baisse de trois points.
Les annuités sont couvertes par l’EBE à hauteur de 39 000 €. Les prélèvements privés le sont également pour 22 000 €. Les capitaux propres représentent 36 % du total du bilan des entreprises.
Observatoire économique des écuries de pensions
Les produits augmentent entre les deux années de 20 000 €, pour la moyenne de groupe. Alors que les écuries de propriétaires qui sont dans le quartile supérieur réalise un montant sur produits supérieur de plus de 18 500 € par ETP, par rapport à la moyenne du groupe. Les charges opérationnelles sont stables entre les deux exercices alors que les charges externes ont augmenté de 7 000 €. Les postes énergies et fournitures ont augmenté de 45 % entre les deux années. Les travaux par tiers ont subi également une augmentation.
Le rapport EBE sur produits s’est amélioré de plus de sept points entre 2021 et 2022. Mais il reste très faible. Son augmentation en valeur de plus de 10 000 € permet le remboursement des annuités pour 9 300 € ainsi que les prélèvements privés pour 5 500 €. Le taux d’endettement reste stable à 62 %. Les capitaux propres sont stables à plus de 90 000 €. Ils représentent alors 38 % du total du bilan de la moyenne de ce groupe.
Cet observatoire a été réalisé avec l’Atelier des études économiques, veille et prospective de Cerfrance Normandie Maine. Vous pouvez retrouver tous nos observatoires sur les activités équines en ligne sur notre site internet.
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