3 juillet 2025

Temps de lecture : 6 minutes

Nous sommes très heureux de partager avec vous le dernier observatoire de la filière équine réalisé à partir de données comptables des années 2022 et 2023. Il reprend sept activités professionnelles ainsi qu’un zoom sur les centres équestres. L’objectif est de permettre d’apporter des compléments d’analyses en lien avec les implantations sur les territoires et la taille des entreprises.

Introduction

Les années se suivent et se ressemblent pour les centres équestres qui ont des difficultés à augmenter leur rentabilité même si l’excédent brut d’exploitation est en progression de 3 points entre les deux exercices. Ces entreprises sont marquées par un EBE / Produit situé entre 20 et 25 %. Il y a de grandes disparités entre les groupes observés de centres équestres, seuls les dossiers du quartile supérieur du groupe ETP > 3 dégagent un EBE sur produits de 39 %.

Concernant les dossiers des galopeurs, les éleveurs constatent une baisse de leur EBE de 8 points avec une baisse des produits et des augmentations de charges, alors que les entraîneurs voient leurs produits augmenter et les charges se stabiliser.

Les éleveurs de chevaux de sport sont à la traîne avec un résultat d’exercice négatif de 17 000 €, seul le quartile supérieur tire son épingle du jeu.

Les entraîneurs de trot réalisent en moyenne une bonne année 2023 avec une augmentation de leurs produits et des charges stabilisées permettant de gagner 2 points sur l’EBE.

Centres équestres

Échantillon total

Nous constatons une augmentation des produits de 15 000 € entre les deux années observées, dont 60 % du total des produits sont des leçons d’équitation et 23 % des pensions. Les ventes de chevaux représentent 11 %.
Les charges opérationnelles sont stables entre les deux années avec 25 % du produit pour un montant de 41 000 € sur l’exercice 2023.
Malgré une augmentation des produits de 10 %, l’EBE sur produit n’augmente que de 3 %. Les achats d’aliments sont de 11 100 € en moyenne soit 27 % du total des charges opérationnelles. Le taux d’endettement est stable avec 64 %, l’EBE permet de faire face aux annuités mais il couvre à peine les prélèvements privés.Centres équestres

ETP < 1

Les moyens de production sont stables entre les deux années ; Les produits composés de 56 % de leçons d’équitation et de 28 % de pensions sont légèrement en baisse pour assurer une augmentation des charges opérationnelles de 5 %.

24% des charges opérationnelles sont des achats d’aliments et 13 % des frais vétérinaires. L’EBE est en baisse entre les deux exercices de 3 000 € soit une baisse de 3 point de l’EBE sur produits. L’EBE, même s’il couvre les annuités, il ne permet pas d’assurer un bon niveau de prélèvements privés.

Le taux d’endettement a diminué de 16 %, avec un niveau de capitaux propres à 46 % du total du bilan, seul le quartile supérieur assure un EBE permettant le remboursement des annuités et un niveau de prélèvements privés acceptable. 

ETP de 1 à 3

Cet échantillon de centres équestres (75 dossiers), assure un montant de produits par ETP de 63 000 € alors que le quartile supérieur comptabilise 95 000 €. Les charges opérationnelles, composées de 27 % d’aliments, et de 16 % de frais vétérinaires, représentent 27 % des produits, et sont stables sur les deux années.

L’EBE est en augmentation de plus de 2 200 € et en augmentation de 2 points (EBE/produits).

Concernant les charges externes, les frais d’entretien représentent 17 % et les assurances 12 %. Le taux d’endettement est en augmentation de 6 % entre 2022 et 2023, les annuités sont assurées alors même que les prélèvements privés sont très faibles. ETP de 1 à 3

ETP > 3

Pour ce groupe observé en 2023, le produit par ETP a augmenté de 11 000 € soit un total produit de 266 000 € composé de 59 % de leçons d’équitations, de 16 % de pensions et de 16 % de ventes de chevaux.

Les charges opérationnelles sont stables et les charges externes sont en légère baisse de 3 points. L’EBE est en augmentation de 27 000 € soit un EBE sur produit de 25 %.

Les achats d’aliments sont de 22 000 € et les frais vétérinaires de 13 % du total des charges opérationnelles. L’EBE permet de faire face aux annuités et aux prélèvements privés, avec un taux d’endettement en baisse de 2 % entre les deux années. 

Éleveurs galopeurs

Les moyens de production sont identiques entre les deux années avec un peu plus de 46 hectares en moyenne et 4 ETP au total. Les produits composés de 36 % de pensions, de 23 % de ventes de chevaux et de 11 % de gains sont en baisse de 6 000 €.

Les charges opérationnelles sont en hausse de 5 % avec 21 % d’achats d’aliments, 15 % de frais vétérinaires pour les gros postes.

L’EBE accuse une forte baisse entre les deux exercices soit 40 000 € et l’EBE sur produit est en diminution de 8 points. Il permet le remboursement des annuités et de laisser une place pour les prélèvements des éleveurs, malgré un taux d’endettement en augmentation de 2 % soit un taux de 67 %.

Éleveurs chevaux de sport

Avec des moyens de production stables, 1,20 ETP et 20 hectares de SAU, les produits encaissent une diminution de 7 000 €, et sont composés de 16 500 € de pensions et de 15 000 € de ventes de chevaux.

Les charges opérationnelles d’un montant de 36 000 € sont en augmentation de 8 %, et les charges externes augmentent de 2 % seulement. L’EBE est le plus faible des activités observées dans cet observatoire avec 2 500 € en 2023, contre 9 000 € en 2022. L’EBE sur produit a perdu 8 points entre les deux années.

L’EBE ne suffit pas à couvrir les annuités, ni les prélèvements privés, et le taux d’endettement reste stable à 42 %

Éleveurs trotteurs

Ce groupe est composé de 83 dossiers du réseau, les produits constatés sont stables à 315 000 € avec des charges opérationnelles qui représentent 35 % du total des produits.

Les charges externes sont également stables et restent à 22 %. 15 % des produits sont issus de pensions, 25 % de ventes de chevaux et 20% de gains. Les charges externes sont de 70 000 € au total avec 21 % de frais d’entretien matériels et constructions, 13 % de charges locatives et 11 % d’assurances.

L’EBE permet d’assurer les prélèvements privés ainsi que les annuités en place, et le taux d’endettement se stabilise à 60 %.

Entraîneurs publics de galop

La SAU est identique entre les deux années pour ce groupe constant, qui emploie un peu plus de 7 ETP salariés. Les produits sont en forte augmentation de plus de 50 000 € soit 86000 € par ETP, et les charges opérationnelles augmentent de 26 000 € entre les deux exercices, alors que les charges externes sont en baisse de 11 000 €.

54% des produits sont composés de pensions, 6 % de ventes de chevaux, 14 % de gains, alors que le total aliments et litière en charges opérationnelles représentent 39 % du total de ces charges.

Le taux d’endettement est toujours élevé avec 110 % du total du bilan, puisque les capitaux propres sont négatifs de plus de 37 000 €. Les annuités sont couvertes par l’EBE qui laisse de la marge pour assurer les prélèvements privés. 

Entraîneurs trot

Les moyens de production n’ont pas bougé entre 2022 et 2023, avec un peu plus de 25 hectares de SAU et 3 ETP en moyenne. Ce groupe constitué de 105 dossiers enregistre un montant de produits de 333 000 € soit un peu moins de 20 000 € par rapport à l’exercice précédent, produits composés de 23 % de pensions, 47 % de gains et 4 % de ventes de chevaux.

27 % des charges opérationnelles sont des achats d’aliments, 17 % de frais vétérinaires et 14% de maréchalerie. 

Les charges externes sont stables avec un taux à 28 % du total des produits. L’EBE augmente de plus de 13 000 € soit un montant par ETP de 32 600 €. Le taux d’endettement se stabilise à 63 % du total du bilan. 

Ecuries de propriétaires sports

Cet échantillon dispose de moyens de production qui n’ont pas évolué entre les deux années. Les produits avec 85% de pensions, sont en légère augmentation de 7 000 €.

Les charges opérationnelles sont stabilisées à hauteur de 30 % ainsi que les charges externes à 37 %. Les achats d’aliments et de litière représentent 37 %, les postes d’entretiens sont de 19 % des charges externes.

L’EBE en légère baisse de plus de 2 000 € permet de couvrir les annuités et les prélèvements privés de 9 500 € par an. L’endettement est en augmentation de 3 point soit 57 % du total du bilan pour un total d’actif de 224 030 €. 

Cet observatoire a été réalisé avec l’Atelier des études économiques, veille et prospective de Cerfrance Normandie Maine. Vous pouvez retrouver tous nos observatoires sur les activités équines en ligne sur notre site internet.