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Observatoire économique des activités équines 2020
A l’heure où nous publions ce nouvel observatoire, en plein milieu d’un deuxième confinement, nos dirigeants et dirigeantes de structures, éleveurs / éleveuses, propriétaires, et entraîneurs /entraîneuses ont à peine repris leur souffle. Les chiffres 2018 et 2019 ne permettent pas pour la plupart des activités observées, de mettre de la trésorerie de côté. Ils sont pris en otage dans une année 2020 faite d’incertitude, d’inquiétude et de pessimisme. Les événements sportifs et les ventes de chevaux sont à réinventer. Les clients et clientes de centres équestres ont bien du mal cet automne à reprendre leurs chevaux en main.
Concernant la synthèse des échantillons liés au secteur des courses, l’analyse des produits est assez révélatrice avec soit une baisse des ventes de chevaux, et /ou une diminution de l’encaissement des gains et primes. Ces deux effets ont alors un impact immédiat sur la rentabilité de ces entreprises.
Historiquement, le secteur de l’élevage possède une situation financière saine qui lui permet de mieux encaisser une baisse de performance. La rentabilité des entreprises du secteur des courses reste très sensible au niveau de gains et primes encaissées que ce soit lié à la réussite en course ou aux allocations versées.
Ces constats peuvent être préoccupants pendant cette zone de turbulence liée à la Covid-19. Le premier confinement a connu l’arrêt des courses durant 2 mois, la baisse du niveau des allocations et le ralentissement des enjeux PMU.
Les organismes bancaires, premiers financeurs de la filière, restent les partenaires privilégiés dans ces périodes difficiles, surtout à la veille des remboursements des prêts de trésorerie mis en place pour pallier les manques. Nous espérons pouvoir analyser les effets de cette crise dès le deuxième trimestre 2021 et nous restons bien évidemment à l’écoute de nos professionnels et professionnelles.
Centres équestres – échantillon total
Même si le total des produits a augmenté de 6 000 € entre les deux années pour les centres équestres, les produits d’enseignements restent stables soit 61 % par rapport aux produits totaux. Les pensions représentent 27 % du total des produits. Les structures restent donc sur les mêmes bases, soit un peu plus de 2 ETP et une vingtaine d’hectares exploités pour ces 249 dossiers de l’échantillon observé.
Le poste achats d’aliments est stable avec 33 % du total des charges opérationnelles. Les postes litières, frais vétérinaires, et frais d’élevages sont stables. L’excédent brut d’exploitation augmente de 3 000 € entre N et N-1. Il permet donc d’assurer les annuités de 15 000 €, qui représentent 48 % de l’EBE. Le taux d’endettement se stabilise à hauteur de 71 %.
Centres équestres – ETP < 1
Ce groupe de centres équestres, avec un ETP <1, est composé de 88 dossiers qui exploitent en moyenne 20 hectares avec un montant de produits légèrement en baisse entre les deux années. Avec 0,20 ETP en plus, le quartile supérieur enregistre plus du double de produits par rapport à la moyenne du groupe. Il multiplie également son EBE par 1,5, soit 12 600 € pour la moyenne du groupe et 31 000 € pour le quartile supérieur.
Les leçons d’équitation représentent 64 % du total des produits. Elles sont en augmentation entre les deux années. En effet, elles passent de 57 à 64 %. Les pensions sont toutefois en baisse de 6 %.
L’endettement est en augmentation de 3 points. Il ne reste donc que 3 500 € pour faire face aux
prélèvements privés du dirigeant ou de la dirigeante et à l’autofinancement.
Centres équestres – ETP de 1 à 3
Il y a 127 dossiers étudiés pour ce groupe de centres équestres ayant un ETP compris entre 1 et 3. La structure de l’entreprise est composée de 17 hectares avec 2 équivalents temps plein. Les pensions représentent alors 26 % du total des produits. Ils viennent donc compléter les produits d’enseignements et les leçons d’équitation (61 % du total des produits). Ces derniers augmentent de 2 % entre les deux années.
Les achats d’aliments comptent pour 33 % des charges opérationnelles. La marge brute globale est en augmentation de 5 000 €. L’Excédent brut d’exploitation n’augmente lui que de 3 000 €. Il permet donc le remboursement des annuités d’un montant de 14 885 €. Le taux d’endettement se stabilise alors à 74 %.
Centres équestres – ETP > 3
Ce groupe de centres équestres ayant un ETP supérieur à 3, composé de 34 dossiers enregistre des produits d’un montant de 340 000 €, dont 100 350 € de pensions et 202 500 € de produits d’enseignement. Le quartile supérieur obtient un meilleur ratio produit sur ETP avec 69 700 € pour la moyenne du groupe et 72 700 € pour le quartile supérieur.
Entre les deux exercices l’excédent brut d’exploitation a augmenté de 17 000 €, soit une augmentation de l’EBE sur produit de 3 %. Les structures de cet échantillon ont augmenté leurs capitaux propres de 15 000 €, avec des immobilisations en augmentation de 55 000 € et des prêts à moyen et long terme de 42 000 €.
L’excédent brut d’exploitation permet d’assurer le remboursement des annuités pour 31 000 € et les prélèvements privés des dirigeants et dirigeantes.
Eleveurs et éleveuses galopeurs
Les moyens de production chez l’éleveur et éleveuse de galop sont stables pour la main d’œuvre, la surface et les chevaux en propriété. On remarque que le nombre de chevaux en pension diminue de 0,5 unité et jusqu’à 1,5 pour le quartile supérieur.
On note un ratio de 10 chevaux/ETP. Les produits sont en recul de 25 500 € (ventes de chevaux, baisse des gains de courses et primes éleveurs,…). Le niveau de l’EBE chute de 26 000 € et jusqu’à 30 000 € pour le résultat courant.
La situation financière reste saine malgré tout avec un niveau de capitaux propres suffisant de 195 000 €.
Au final, les éleveurs et éleveuses perdent 26 000 € de revenu disponible entre 2018 et 2019 c’est exactement la baisse du chiffre d’affaires.
Eleveurs et éleveuses chevaux de sport
Ce groupe est constitué de 182 dossiers spécialisés en élevage de chevaux de sport, soit 23 dossiers supplémentaires par rapport à l’observatoire de l’année passée. Nous constatons une légère augmentation du montant des produits pour la moyenne du groupe. Toutefois, il y a une diminution pour le quartile supérieur.
L’excédent brut d’exploitation est à zéro pour la moyenne du groupe et seulement à 32 000 € pour le quartile supérieur, laissant peu de place à l’autofinancement et aux prélèvements privés puisque les annuités sont de 20 200 €, toujours pour le quartile supérieur. Les capitaux propres sont en baisse entre les deux années. Le taux d’endettement a pris 5 points entre 2018 et 2019.
C’est la seule activité de cet observatoire pour laquelle on observe un EBE sur produit à zéro !
Eleveurs et éleveuses trotteurs
Pour cette représentativité, il a été dénombré 104 éleveurs et éleveuses de trotteurs. Il existe une stabilité des moyens de production. Il y a seulement une diminution de l’effectif en pension de six chevaux pour le quartile supérieur. Pour cet échantillon, il ressort un ratio de 12,6 chevaux/ETP.
Le produit d’activité est très stable d’un exercice à l’autre, malgré une baisse de l’encaissement des gains et primes éleveurs de 12 %, soit l’équivalent de 7 000 € pour notre échantillon. Coté dépenses, ce sont les charges externes qui ont progressé le plus (+ 9 %) soit 5 000 €.
L’EBE se tasse de 3 800 € sur l’année. L’observatoire 2019 présentait un ratio EBE/produit meilleur avec 35 % contre 30 % cette année. La santé financière reste saine. Les créances et les comptes financiers de l’actif (183 000 €) font face aux dettes (175 900 €). Ce constat est moins vrai pour le quartile supérieur. Les remboursements d’annuités ont évolué entre 2018 et 2019 avec une croissance de 20 %. La conséquence finale : le revenu disponible se réduit de 60 000 € à 50 000 € entre les 2 périodes.
Entraînement public de galop
L’échantillon pour les écuries d’entraînement de galop est représenté par des entreprises de taille importante. En moyenne, il y a presque 7,5 salariés avec un niveau de chiffre d’affaires proche de 700 000 € pour un effectif de plus de 30 chevaux. Ce dernier chiffre a évolué entre les 2 exercices de 6 unités.
Ce fait a engendré une évolution des produits de 50 000 €, des charges opérationnelles de 23 000 €, des frais de personnels de 26 000 € et des frais de fonctionnement de 8 000 €. L’EBE ne profite pas de cet accroissement d’activité avec un recul de 6 000 €.
L’analyse du bilan est toujours préoccupante avec un taux d’endettement en constante évolution de 122 à 125 %. Une tension perceptible avec des créances (150 000 €) qui ne font pas face aux dettes. Il y a donc des comptes financiers négatifs (307 500 €). Les créances représentent 3,16 mois de chiffres d’affaires. L’objectif est de 1,5 mois. Le niveau de revenu disponible (EBE- annuités) s’élève malgré tout à 72 000 €
Entraînement de trot
Les écuries d’entraînement de trot reste un employeur main d’œuvre limité avec en général de 1 à 1,5 salariés. Le ratio est de 5,6 chevaux par ETP en comparaison à l’entraineur de galop avec 3,68 chevaux par ETP.
L’effectif moyen de chevaux de l’écurie a baissé de seulement 0,5 cheval. Les produits sont en recul de 21 000 €. La baisse des gains de courses explique en totalité cette diminution.
Coté EBE, cela s’en ressent avec aussi une réduction de 20 000 € soit une chute de 25 %. Du coup, le ratio EBE/produit perd 5 % sur un an. Le constat est qu’une baisse de l’encaissement des gains se répercute en totalité dans le revenu final. Ce qui montre la fragilité économique de ces entreprises par rapport au caractère du résultat en course.
On remarque une capitalisation plus importante pour le quartile supérieur. Elle se concrétise donc par une amélioration des capitaux propres ainsi qu’un taux d’endettement en baisse. Au final, le revenu disponible est amputé de 25 000 € face à la baisse conjuguée de l’EBE et l’augmentation des échéances bancaires. La situation globale des entraîneurs et entraîneuses de trot se fragilise donc avec le temps.