Observatoire économique

Observatoire économique des activités équines – 2010

Temps de lecture : 4 minutes

Un tour de piste pour une filière très diversifiée
EQUICER, réseau de franchise national, présent sur 39 départements français, publie pour la deuxième année consécutive son
observatoire économique sur les activités équines. Témoin de la professionnalisation de la filière toujours en cours aujourd’hui.
Les activités sont très variées dans leurs structures et dans leurs résultats qui sont globalement peu élevés !
Nous avons retenu comme l’année précédente six groupes, des centres équestres présentés aux centres d’entraînement de trotteurs. Nous avons travaillé à partir des éléments de 22 départements.
Vous trouverez cependant quelques changements dans la présentation des produits. Nous avons souhaité « remonter » les plus-valus sur les ventes de chevaux pour l’intégrer dans le calcul de l’EBE et éviter une présentation d’un résultat d’exploitation négatif et un résultat d’exercice largement positif. Cette adaptation permet de présenter les ventes nettes de chevaux comme un réel produit des entreprises équestres. Afin de rendre plus lisibles les résultats de notre observatoire, nous avons ajouté pour cette édition des détails du produit et des charges opérationnelles pour chaque activité présentée. Enfin, au delà des compléments, une analyse de nos experts et expertes de la filière équine vient compléter la présentation des résultats économiques et financiers.

Lexique :
UTH : Unité de Travail Humain
SAU : Surface Agricole Utile
EBE : Excédent Brut d’Exploitation

Centres équestres :

L’activité des centres équestres est réalisée avec une main d’oeuvre totale de 2,65 UTH pour une surface exploitée qui se situe en dessous des 15 hectares. Le résultat se stabilise à un peu plus de 15 000 euros en moyenne pour l’année 2009. La prise de pension représente 23 % du produit et les ventes de chevaux 10%.
Les charges opérationnelles sont en diminution de 4 % par rapport à l’année précédente et représentent 21 % du total des produits. Le taux d’endettement est encore élevé et au même niveau que l’année passée soit 60 %. L’excédent brut se stabilise à hauteur de 34 000 euros soit 26 000 euros par UTH. Le quartile supérieur obtient un excédent brut et un résultat d’exploitation multiplié par 2 par rapport à la moyenne du groupe.

Élevages galopeurs :

Les élevages de chevaux de galop, qui sont souvent de « jeunes élevages », semblent récompensés par la recherche d’un équilibre entre les produits et les charges de leurs activités car ils réalisent le meilleur résultat d’exploitation de l’observatoire pour plus de 44 000 euros par UTH ce qui confirme que 80 % d’entre eux ont bien un objectif financier et un travail de fond sur le calcul de leur prix de revient.
Mais, malgré une augmentation des produits pour ce groupe, dont les ventes de chevaux constituent une part non négligeable, le ratio EBE/produit perd 5 points par rapport à l’exercice précédent et le résultat de l’exercice est en forte baisse de 20 000 euros en moyenne. Les pensions facturées représentent à elles seules plus de 51 % des produits.
Le taux d’endettement est élevé et augmente de 3 % avec un niveau d’annuités qui passe la ligne des 10 000 euros par UTH.

Élevages chevaux de sport :

Le marché français du cheval de selle en sport et de loisir représente des transactions d’environ 200 millions d’euros. Les élevages de chevaux de sport ont souvent un statut d’agriculteur qui cherchent à produire des animaux pour le niveau professionnel.
Les conditions d’exploitation, surface et main d’oeuvre sont stables pour cette activité par rapport à l’année précédente. Le produit de 141 000 euros composé de 25 % de vente de chevaux est en baisse, et, les charges externes sont en hausse, ce qui entraîne un résultat d’exploitation de 2 500 euros seulement en moyenne.
Les élevages qui recherchent bien souvent la reconnaissance et la notoriété, ne sont pas récompensés, et, il y a fréquemment un décalage entre le prix de revient de l’animal produit sur l’exploitation et le prix de vente.

Élevages trotteurs :

Pour les élevages de trotteurs, la surface des entreprises est de 52 hectares en moyenne pour 1,60 UTH. Le produit est en augmentation pour atteindre les 194 000 euros représenté à 34 % par des gains de courses et 31 % par des pensions facturées ; Les ventes nettes de chevaux représentent quant à elles un peu plus de 41 000 euros soit 21 % du produit total.
Les charges opérationnelles se stabilisent à 36 % du produit, composées à 14 % de frais d’élevage et à 12 % de frais vétérinaires.
L’excédent brut d’exploitation sur produit est à 38 % et le taux d’endettement est en baisse de 5 points et passe à 40 %.
Le marché des trotteurs bénéficie du travail des élevages sur la génétique avec 23 % de charges opérationnelles composées de frais de saillies et 16 % de frais d’élevage.

Entraînement galop :

Le groupe des entraînement de galopeurs réalise un produit par UTH de plus de 70 000 euros en ayant recours important à la main d’oeuvre avec 3,5 personnes salariées pour une budget global de 100 000 euros. Ils réalisent notamment plus de 54 % de produits en pensions facturées et les gains de courses non négligeables représentent 34 % des produits. Les pensions qui représentent 54 % des produits couvrent les charges opérationnelles ainsi que les charges externes. Les charges opérationnelles sont en baisse de 4 points alors que les charges externes augmentent quant à elles de 5 %.
Le résultat d’exploitation est en baisse sensible depuis 4 années pour dépasser à peine les 25 000 euros cette année.
L’excédent brut d’exploitation sur produit est le plus bas des activités équestres analysées pour cet observatoire pour atteindre 14 %.

Entraînement trot :

Au delà du poste aliment qui pèse pour 37 % des charges opérationnelles, les frais d’élevage constituent le second poste (environ 20 %). Il est vrai que cette activité d’entraînement de trotteur se caractérise par une certaine « professionnalisation », puisque plus de 40 % des écuries d’entraînement de trot ont plus de 5 poulinières à la saillie.
Enfin les pensions extérieures comptent pour environ 13 % de l’ensemble des charges opérationnelles.
Malgré tous ces efforts, le résultat d’exploitation est en baisse de plus de 10 000 euros par UTH et l’endettement de ces structures augmente pour passer la barre des 72 % avec des annuités qui dépassent les 8 000 euros par UTH pour le quartile
supérieur du groupe

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Observatoire économique des activités équines – 2009

Temps de lecture : 5 minutes

Exercice périlleux d’établir des références dans le domaine équin. Le réseau national EQUICER représente plus de 1 000 adhérents spécialisés dans le monde équin : centres équestres, élevages, centre d’entraînements. Avec le concours de nos comptables, conseillers et conseillères tous experts des activités équines sur 35 départements, nous vous proposons un premier observatoire économique de la filière équine. Les résultats des 6 groupes sont détaillés dans les pages ci-après : centres équestres, élevages de chevaux de sports, de trotteurs et de purs-sangs, centre d’entraînements de trotteurs et de galopeurs. Des écarts importants existent entre des entreprises du même groupe, en effet les gains de courses, les pensions ou les ventes de chevaux entre autres sont des éléments déterminants pour la bonne santé des entreprises. L’échantillon a été réalisé à partir d’une analyse du chiffre d’affaires.
Un plancher mini de 50 000 € ou 75 000 € a été retenu afin de ne garder que les entreprises professionnelles. De la même façon, les quelques gros dossiers ont été exclus de l’analyse. Les résultats économiques, les éléments de charges et de trésorerie sont basés sur les chiffres des années civiles 2006 et 2007. Pour chaque groupe une analyse des nos experts et expertes vous est livrée.
La prochaine édition sera complétée par une approche par critères : charges de main d’oeuvre, nombre de poulinières, nombre de chevaux à l’entraînement

Centres équestres :

Deux structures «type» peuvent être identifiées au sein de la filière : des centres équestres tenus par une seule personne, avec un chiffre d’affaires avoisinant les 50 000 € par an, et des centres équestres de taille plus importante, au chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 150 000 € (2 personnes, avec 1 à 2 salariés). Tous bénéficient d’un marché en expansion régulière : le marché des centres équestres est en effet en croissance depuis 5 ans, avec des progressions de chiffres d’affaires de l’ordre de 5 à 10 % par an. Ce développement est à mettre en parallèle avec la croissance du nombre de licenciés, qui se fait à la même vitesse. Les résultats économiques sont correctes et surtout stables. Les centres équestres qui développent également une activité de pensions assurent une partie de leurs charges de structures. Le résultat d’exercice progresse lui aussi de 70 % et se rapproche des 20 000 €. L’endettement est assez important à 59 % et correspond essentiellement à un endettement à court terme et des difficultés chroniques de trésorerie.

Élevages galopeurs :

Les élevages de galopeurs tirent bien leur épingle du jeu. Dans un marché soumis à une importante concurrence internationale (Grande Bretagne, Irlande, Etats Unis), la filière de l’élevage français est très soutenue. L’activité est générée par 5 à 10 juments en propriété à la reproduction, une activité de pension de juments facturée entre 12 et 15€/j et une activité de préparation aux ventes. Le produit global a progressé de plus de 10%. Les charges de main d’oeuvre sont maîtrisées et avoisinent les 21%, c’est un minimum car l’activité en purs sangs nécessite énormément de manipulation de chevaux dans un système intensif. Le résultat d’exercice explose et approche les 100 000 €. Les plus-valus sur ventes de chevaux en sont la cause. La situation financière est bonne et les annuités d’emprunt sont maîtrisées. Ce résultat permet de conforter la situation globale et d’anticiper des investissements à venir en matière de structure et d’élevage.

Élevages de chevaux de sport :

Alors que le marché du foal tend aujourd’hui à disparaître (la demande glissant vers les poulains de 3 à 4 ans déjà fabriqués ), le marché des chevaux de sport se tasse globalement. Au niveau des saillies, la demande se recentre sur une génétique très ciblée et pointue. L’échantillon analysé laisse apparaître un produit global en progression de 15%. La bonne maîtrise des charges a permis de conforter la rentabilité des élevages de chevaux de sport. L’EBE/produit passant de 15 à 22%. Les plus-valus sur ventes de chevaux ont permis également au résultat d’exercice de retrouver des couleurs et de progresser de près de 17 000 €. Pour ces entreprises l’enjeu est de rester à un endettement maîtrisé afin de ne pas se pénaliser financièrement. Néanmoins, les performances économiques des éleveurs de chevaux de sports sont très aléatoires et les entreprises qui s’en sortent le mieux sont celles qui optimisent les charges.

Élevages de trotteurs :

Le marché des trotteurs, essentiellement national, est en pleine progression sur le plan qualitatif. La demande tire en effet la qualité vers le haut, et oblige les élevages à augmenter la qualité des reproductrices. Le marché des yearlings reste actif, avec de nombreux échanges, mais des niveaux de prix qui ne décollent pas : avec un taux d’échec à la qualification qui peut aller jusqu’à 60 %, le niveau de risque freine toute envolée de prix.
L’activité est encore familiale, elle est composée de primes à l’éleveur, de gain de location de carrière et de pension de chevaux pour 8 à 12€/j. L’activité équine est souvent complétée par une production annexe (bovins, céréales…). Le produit global progresse de 9% et le résultat d’exercice de près de 80% ! Ces bons résultats ont permis d’améliorer considérablement les situations financières de ces élevages. Les annuités sont assez faibles et les investissements sont plus restreints. Le mode d’exploitation est plus extensif et par conséquent moins consommateur de capitaux. L’endettement est correct et se situe à 49 %.

Entraînement galop :

L’entreprise « entraînement de galopeurs », n’a elle rien de familiale. Elle embauche près de 4 salariés sur un total de 5 UTH. La masse salariale représente en moyenne 37 % des charges et même 43 % pour le quartile supérieur. Les pensions permettent d’équilibrer les charges des entraîneurs, mais ce sont majoritairement les gains de courses qui génèrent le résultat. La surface exploitée est faible et différente suivant la localisation de l’entraîneur (Province/Paris). Entre 18 et 22 chevaux sont à l’entraînement pour l’échantillon total et le prix moyen facturé aux propriétaires oscille entre 40 et 50 euros par jour et par cheval. La rentabilité économique est moyenne et l’EBE/Produit qui atteint 16% est insuffisant pour avoir des structures financières stables. L’endettement global approche les 100 %, cette situation est due à un endettement à court terme très très élevé.
Structurellement, la filière tend à se segmenter, avec des intervenants qui se spécialisent sur le créneau débourrage-pré entrainement des yearlings.

Entraînement trot :

L’entreprise entraînement de trotteur est une structure familiale, dans laquelle travaillent entre 2,6 et 3 UTH. Elle est souvent complétée par un petit atelier de polyculture élevage, d’ou une surface exploitée approchant les 20 ha. Deux activités équines principales sont développées : 22 à 28 chevaux à l’entraînement ainsi qu’une activité de pensions de chevaux, facturée au propriétaire 25 à 30 euros / jour / cheval. La rentabilité économique est satisfaisante et l’EBE/Produit atteint les 30%, en légère progression. Ces performances permettent de maintenir un taux d’endettement de 50 à 58 %. L’endettement à court terme est maîtrisé. Par contre, la stratégie d’investissements (chevaux, matériel) importants conduit à un endettement moyen terme plus conséquent.
Les gains de courses constituent la majeure source de revenu de la profession. Celle-ci obéit à une logique de sélection forte. Et la sélection qui porte sur la qualité des chevaux à l’entrainement doit se faire de plus en plus rapidement.

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EQUICER Infos n°5

Temps de lecture : 2 minutes

Situations économiques et financières très variées.

Equicer est une société de conseil, spécialisée dans le monde du cheval. Créée il y a dix par les Cerfrance Bas-Normands, elle travaille aujourd’hui avec plus de mille entreprises équine sur 35 départements français. Ceci fait d’elle actuellement la principale société de conseil de la filière. Cela lui permet aujourd’hui de publier, pour la première fois au niveau national, un observatoire économique de la filière équine.

Fiscalité de l’élevage sans sol.

Antérieurement à 2004, seule l’activité d’élevage avec sol relevait des bénéfices agricoles (BA) pour l’imposition du revenu.

Depuis 2004, la réforme de la fiscalité des activités équestres a permis aux activités de préparation et d’entraînement, antérieurement imposées en bénéfices non commerciaux (BNC) ou en bénéfices industriels et commerciaux (BIC), d’être imposées également en bénéfices agricoles (BA).
Mais, il faut souligner que cette réforme n’a pas modifié le régime fiscal de deux types d’activités dans le domaine des chevaux de course, à savoir les activités :
• de propriétaire non éleveur / éleveuse, non entraîneur /entraîneuse
• et d’éleveur /éleveuse sans sol.

Ainsi, les élevages sans sol dont l’activité consiste à acquérir une ou plusieurs poulinières qu’ils mettent en pension dans un haras, puis à vendre ou à mettre à l’entraînement les poulains qui viennent à naître, continuent à relever des BNC.
Dans le cadre des BNC, trois situations sont à distinguer. L’élevage sans sol peut être qualifié, suivant les modalités d’exercice de son activité, soit :
de non intervenant / intervenante
d’intervenant(e) non professionnel(le)
d’intervenant(e) professionnel(le)

Il découle bien entendu de cette qualification un traitement fiscal différent pour les primes à l’éleveur et les gains de course, conduisant au niveau de l’impôt sur le revenu :
soit à une exonération totale (cas du non intervenant.e)
soit à une taxation au titre des BNC pour l’intervenant.e non professionnel.le ou professionnel.le

En présence d’un déficit, sa prise en compte, pour le calcul de l’impôt, sera également différente selon que l’éleveur est non professionnel ou professionnel / éleveuse est non professionnelle ou professionnelle. De même en cas de vente de chevaux, l’éleveur / éleveuse sans sol verra, suivant la qualification applicable à son activité, ses plus-values taxées selon des modalités différentes ou exonérées de toute imposition. Ces quelques exemples relatifs à l’imposition du revenu et des plus-values font apparaître une diversité de traitement fiscal, suivant le mode d’exercice de l’activité. Si l’on y ajoute les autres aspects de la fiscalité à prendre en compte, tels que la TVA, l’ISF,…. il en résulte une certaine complexité.

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